L’ordre du Temple venait à peine d’être supprimé, que Denis I roi de Portugal, qui, dans ses guerres avec les Maures, avait eu plus d'une fois l'occasion d'en apprécier l'utilité, demanda au pape Jean XXII l'autorisation de le reconstituer dans ses États. Cette autorisation lui fut accordée en 1319, mais, tout en conservant la règle et jusqu'aux coutumes de l'ancienne, la nouvelle institution dut changer de nom, et la qualification de Chevaliers du Christ fut imposée à ses membres par le souverain pontife lui-même. L'Ordre du Christ eut donc, comme la célèbre milice dont il n'était qu'une transformation, un caractère à la fois religieux et militaire. Il rendit de très-grands services, mais, quand les causes qui avaient provoqué sa création n'existèrent plus, il dut nécessairement subir des modifications en rapport avec les circonstances. C'est ainsi qu'en 1551 le roi Jean III en réunit la maîtrise à la couronne, et qu'en 1789 la reine Marie prononça sa sécularisation. L'Ordre du Christ ne sert plus aujourd'hui qu'à récompenser le mérite civil aussi bien que le mérite militaire ; mais il n'est pour les étrangers qu'une simple distinction honorifique,
tandis qu'il impose diverses obligations et assure plusieurs avantages aux sujets portugais. Les membres forment trois classes : Grands-croix ({" classe), Commandeurs (2e classe), Chevaliers (3e classe). Le ruban est rouge.La décoration est portée en écharpe de droite à gauche, avec plaque au côté gauche, par les grands-croix ; en sautoir, avec la même plaque, par les commandeurs ; à la boutonnière, par les chevaliers.
